Wateroom veut devenir le Airbnb de la salle de bains
Publié par Christelle Magaud le - mis à jour à
Après Airbnb, Blablacar...voici Wateroom, la première plateforme collaborative de fraîcheur. Son crédo: le partage de salle de bains. Un concept venu tout droit de Corse.
Besoin de prendre une douche? De se raser? De changer un bébé ? De piquer une tête dans une piscine? Wateroom, entend répondre à ces demandes à moindre coût via l'économie collaborative, à l'image d'un Airbnb de la salle de bains. Lancé fin 2017, par deux jeunes corses, Jean-Charles Villanova et Maxime Poli, avec des fonds apportés par leur entourage et un crowdfunding sur Ulule, ce site s'affiche comme étant la première plateforme collaborative de partage de fraîcheur. L'hôte met à disposition sa salle de bains. Celle-ci est référencée sur le site internet et l'application mobile Wateroom. L'utilisateur réserve sa salle de bain pour une durée comprise entre un quart d'heure et une heure. Il règle directement à l'hôte et la start-up prélève de son côté une commission sur la transaction. À l'issue de la prestation, comme sur Airbnb, le site invite les participants à donner une note.
"Soutenus par l'incubateur Corse Inizià, nous sommes actuellement en pleine levée de fonds, de l'ordre de 500000 euros, pour pouvoir développer rapidement le concept, en priorisant le recrutement d'hôtes, explique Maxime Poli, l'un des deux cofondateurs. À date, le site compte déjà une centaine d'hôtes. Cela va du petit hôtel au camping, en passant par les salles de sport et les particuliers. Pour l'utilisateur, c'est le système qui dépanne. Pour l'hôte, c'est un moyen de rentabiliser son espace.
Un secteur encore peu touché par l'économie collaborative
Le pari est de démocratiser ce nouveau concept de la même manière que le covoiturage, l'échange ou la location d'appartements, la location de voiture... "On tend aujourd'hui vers une uberisation de tous les secteurs de l'économie et rien ne semble pouvoir arrêter cette évolution des habitudes. Il reste encore quelques secteurs épargnés par ce mouvement collaboratif, la salle de bains en fait partie", justifie le dirigeant.
Suite à une analyse de marché réalisée par le cabinet ABSO, le taux d'utilisateurs potentiels s'élèverait à 22%. "Il ressort aussi de l'étude que 80% de la population a déjà éprouvé ce besoin de "fraîcheur" et que 40% l'ont fréquemment", détaille Maxime Poli.
Les jeunes dirigeants ont déjà en tête une nouvelle levée de fonds, dans les 18 mois qui viennent, pour développer le concept. Par exemple, les événements sportifs constituent un débouché intéressant, à l'image du marathon de Paris, 50000 runners, soit autant de personnes qui souhaitent prendre une douche à l'issue de la course. Les colloques et séminaires professionnels constituent aussi une piste intéressante. Après une journée de travail, les collaborateurs peuvent souhaiter se rafraîchir avant d'aller dîner avec leurs collègues.
"Nous voulons pousser plus loin l'idée de Wateroom et ne pas être une simple plateforme mais la marque de fraîcheur, ajoute Maxime Poli. En sponsorisant les événements sportifs, en créant des kits fraîcheur thématisés pour les runners ou les voyageurs, en développant des douches portatives..." Bref les idées ne manquent pas. En France, en particulier à Paris, la ville qui compte le plus d'Airbnb, mais aussi à l'étranger. Les dirigeants ont identifié parmi les endroits les plus réceptifs l'Australie et West Coast. "Sharing coolness": le slogan de la jeune pousse est universel et se décline dans le monde entier.