[Interview] "J'ai cofondé Aquarelle par goût de la liberté et par passion pour les fleurs", François de Maublanc
Publié par Maëlle Chetal Gaillard le | Mis à jour le
Comment créer, et se réinventer pour durer sur le marché concurrentiel de la vente des fleurs ? Le fondateur d'Aquarelle François de Maublanc revient sur 35 années de passion.
Vous fondez Aquarelle et ouvrez votre première boutique à Paris en 1987. Dix ans plus tard, vous vous lancez sur le web. Comment vous est venue cette idée et comment a-t-elle évoluée ?
Avant octobre 1997, beaucoup de nos clients en boutique nous disaient vouloir envoyer un bouquet à un tiers. Le seul moyen d'y parvenir était de passer par Chronopost. Nous mettions alors les bouquets dans les cartons avant de les expédier à l'autre bout de la France. Nous avons alors réfléchi à un catalogue disponible en ligne permettant de montrer nos réalisations et de les proposer à nos clients n'importe où dans le monde et quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit, un bouquet.
Plusieurs choses ont évolué depuis : la technique et la vitesse de débit permettent de proposer des offres plus attractives avec des photos de meilleures qualités. Nous avons aussi compris le rôle fondamental du mobile et avons développé notre site de façon à le rendre "mobile first". Nous ne nous contentons plus de mettre un catalogue avec nos créations mais nous prenons en photo chaque bouquet réalisé pour nos clients en ligne, avant l'expédition. Cette vérification client en amont de l'envoi permet d'ajuster le bouquet selon les désirs du consommateur.
Aujourd'hui combien de commandes sont passées en ligne, et quelle proportion représente le smartphone ?
Toutes nos commandes sont aujourd'hui réalisées sur internet, elles approchent le million. La part mobile quant à elle, constitue la moitié de nos commandes. Cette part n'évolue plus depuis quelques dernières années. Le panier moyen TTC se situe entre 45 et 50 euros et nous sommes transparents sur les prix : nous faisons payer la livraison au prix coûtant et nous ne l'incorporons pas au prix du bouquet.
Qu'est-ce qui vous rend particulièrement fier aujourd'hui lorsque vous regardez le parcours accompli?
Je suis heureux de voir que beaucoup de nos collaborateurs de ces vingt dernières années passées à Senlis, restent dans l'entreprise. S'ils nous suivent depuis tout ce temps, c'est peut-être que nous avons su leur apporter l'attention, la considération et la passion qui nous anime. D'un autre côté, je suis particulièrement fier d'avoir réussi à renouveler la génération des personnes à la tête d'Aquarelle. Nous avons recruté en l'occurrence des femmes d'une génération plus jeune, je pense que nous pouvons être fiers d'avoir pris du recul et de laisser travailler des regards neufs.
Comment appréhendez-vous l'avenir ?
L'année 2023 risque de connaître quelques turbulences économiques. Nous avons eu le nez creux en investissant dans les énergies renouvelables l'année passée. Nous avons installé des panneaux photovoltaïques sur les toits de nos structures. Nous allons continuer dans cette dynamique en rendant nos systèmes de refroidissement et d'eau autonomes.
Parallèlement, nous menons, et je souhaite poursuivre, des opérations en lien avec l'École du Louvre et les producteurs français de fleurs pour transmettre notre passion des fleurs. Je la passion du produit est essentielle pour monter et développer son commerce. Être entrepreneur c'est aimer sa liberté et la garder. Je suis devenu entrepreneur par goût pour la liberté et par passion pour les fleurs.
Biographie
François de Maublanc étudie le droit, fait ses armes à Sciences Po puis rejoint l'Ena. Il choisit ensuite de s'orienter vers l'industrie et intègre le groupe Sanofi avant de créer, avec son frère Henri, un projet de distribution de fleurs dans les années 1980.