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Motoblouz vise un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros d'ici 2030

Publié par Emmanuelle Serrano le | Mis à jour le

Jérôme Dalidet est l'heureux CEO depuis 4 ans de Motoblouz, un des principaux acteurs sur le marché français de la distribution en ligne d'équipements pour la moto et les motard(e)s. L'entreprise, dont l'actionnaire majoritaire est le fonds Ares Management depuis l'été 2023, ambitionne de devenir le leader de son secteur en Europe. A l'heure actuelle, elle réalise 90% de son activité online, dont 14% à l'international en Espagne et en Belgique francophone. Motoblouz, dont le berceau est à Carvin dans le Pas-de-Calais, vise d'ici 2030 un chiffre d'affaires de 100 M€, contre 70 M€ actuellement. Jérôme Dalidet revient en détails sur l'histoire du distributeur et sur la feuille de route en cours de déploiement.

Pouvez-vous nous rappeler brièvement l'épopée Motoblouz ?

Motoblouz va fêter ses 20 ans en fin d'année. Aujourd'hui, l'entreprise est détenue par le fonds Ares Management qui en est l'actionnaire majoritaire. Motoblouz s'est construite sur le web. Elle y réalise 90 % de son activité online dont 14 % à l'international, en Espagne et en Belgique francophone. Nous avons pour objectif de passer d'environ 70 M€ de chiffre d'affaires à 100 M€ d'ici 2030. Pendant la crise sanitaire, nous avons gagné environ 20 % de croissance (11-12 M€) au niveau du chiffre d'affaires. Nous employons 145 personnes, dont 5 en Espagne où nous avons un bureau. La force de vente en magasins réunit environ 25 personnes.

CEO Motoblouz

Nous avons deux magasins : un de 2 000 m2 à 15 km de notre paddock historique de Carvin dans le Pas-de-Calais et une autre surface de vente de 200 m² accolée à nos entrepôts. Elle permet à nos clients d'avoir accès aux 30 000 références en stock. Nous vendons tous les produits d'équipement de la moto et du motard, du casque jusqu'à la béquille, en passant par les batteries, les blousons, les gants, les transmissions, les pièces et accessoires.

Quelques signes distinctifs ?

Nous avons une équipe dédiée aux produits de marque propre composée de quatre designers et d'un sourceur. Ces produits de marque propre sont positionnés ont un positionnement prix qui est globalement 20 à 30 % inférieur aux produits Premium de référence. Notre stratégie est de nous orienter sur la fonctionnalité client, donc tous nos produits sont testés par des motards, notamment par des collaborateurs parmi lesquels nous comptons beaucoup d'adeptes de la moto. Nous réalisons environ 16 % de notre chiffre d'affaires avec ses produits de marque propre avec de grandes différences suivant les catégories produits.

Nous cherchons à adresser des publics qui ne sont pas forcément bien servis par l'offre existante. Je pense notamment aux femmes motardes mais aussi aux enfants. Nous avons par exemple développé une combinaison de racing pour faire de la moto sur piste spécifiquement pour la femme et pour l'enfant.

Chez Motoblouz, tous les métiers sont intégrés, jusqu'à celui de la relation clients. Entre 30 et 40 % des appels que ce dernier reçoit concerne de l'avant-vente. Sur une base hebdomadaire, nous suivons notre NPS qui est compris entre 72 et 76 et depuis 18 mois nous qualifions nos appels, nos courriels et échanges dans les chats, pour que nos équipes en interne puissent agir en amélioration continue.

Quels sont vos axes de développement ?

La mission qui nous a été confiée par nos actionnaires est très claire : devenir la marque préférée des motards et des motards (1). Ce qui nous importe dans ce métier, c'est d'aller chercher la valeur client et de l'amener à acheter chez vous et à le fidéliser bien évidemment. Pour cela, soit vous faites du prix et nous avons en face de nous des plateformes chinoises qui sont très bonnes là-dessus, soit vous travaillez la différenciation.

Notre stratégie de croissance et de développement s'articule autour de cinq axes. D'abord, le parcours et la satisfaction client tel que je viens de l'exposer mais aussi l'humain avec le développement de cursus et programmes de formation internes mais aussi de parcours « zigzag ». Nous avons une collaboratrice qui travaillait dans la logistique et qui maintenant est passée d'employée à agent de maîtrise Elle s'occupe désormais de la gestion qualité et démarque dans l'entreprise. Nous avons un employé qui est administrateur réseau mais aussi agriculteur à mi-temps. Un chef de projet UX chez nous est aussi entrepreneur. Nous cultivons donc la souplesse des parcours pour une agilité maximale. De même, nous proposons des contrats de travail avec 5 jours par semaine en home office. Mais c'est à chaque patron de service de déterminer les règles du jeu dans son département. Nous allons accélérer à l'international. Nous avons réouvert un site spécifique en Italie il y a 8 mois maintenant. Et en juillet, nous allons nous lancer au Benelux.

Enfin, côté commerce, nous avons ouvert un magasin de 550 m2 à Tours avec un partenaire qui est un ex-franchisé Dafy. Le parcours y est totalement omnicanal. Le magasin est équipé d'étiquettes électroniques, ce qui permet d'avoir un affichage identique pour une expérience client phygitale optimale. D'ici 2030, nous avons prévu de créer entre 50 et 100 points de contacts physiques sur des surfaces de vente de 500 et 900 m2 axées sur la moto ou l'auto et en phase avec nos valeurs d'entreprise (passion, fun, compétition). Nous y vendrons toute la gamme Motoblouz.

Comment allez-vous assurer cette montée en puissance côté références ?

Actuellement, nous avons130 000 références, dont 30 000 en stock et nous voulons doubler le nombre de références proposées d'ici deux ans. Pour cela, nous avons investi 1,2 M€ dans notre logistique il y a deux ans pour diminuer la pénibilité du travail et permettre à l'entreprise de passer de 3 000 à 11 000 commandes par jour potentiellement. Nous sommes totalement connectés aux stocks de nos fournisseurs. Cela veut dire que si nous avons 30 000 références en stock, nous pouvons en proposer au global plus de 100 000 références produits, l'objectif étant d'arriver à 250 000 d'ici deux ans sur l'ensemble de la gamme.

Quels sont vos concurrents sur le marché de l'équipement moto ?

Nous avons trois niveaux de concurrence. Le numéro un dans le monde du magasin et de la franchise s'appelle Dafy. Ensuite, nous avons des rivaux qui sont présents sur des verticales, les spécialistes dans un domaine particulier des pièces et des accessoires. Il y a aussi la concurrence européenne avec de gros acteurs en Allemagne en Europe du Sud et du Nord comme FC-Moto ou Louis Moto. Et il y a aussi ce que j'appelle les concurrents de demain, c'est-à-dire toutes les plateformes asiatiques ou autres qui peuvent arriver sur ces marchés avec une grande puissance de frappe même si ce n'est pas leur spécialité comme Temu et AliExpress, par exemple.

(1) En 2023, près de 206 000 motos et scooters neufs ont été vendus en France, soit une hausse de 12,7 % sur un an (Source : https://leboncoinsolutionspro.fr/actualites/marche-moto-en-france-bilan-2023-et-previsions-2024/)