L'enseigne Camaïeu placée en redressement judiciaire
Publié par Dalila Bouaziz le - mis à jour à
L'entreprise nordiste de prêt-à-porter, spécialiste de l'habillement féminin qui emploie 3 900 salariés en France, a été placée mardi 26 mai en redressement judiciaire.
Après la Halle, Naf Naf ou Orchestra, une autre enseigne phare du prêt-à-porter Camaïeu vient d'être placée en redressement judiciaire. "V ictime directe, selon la direction, de la crise du Covid-19", l 'entreprise, spécialisée dans l'habillement féminin, emploie 3 900 salariés en France dont 450 au siège social à Roubaix (Nord).
"Camaïeu a été placée en redressement judiciaire mardi 26 mai avec une période d'observation de six mois", a indiqué à l'AFP Thierry Siwik, délégué syndical CGT, confirmant une information de La Voix du Nord. "Lourdement impactée par la crise sanitaire et faute d'un prêt garanti par l'État (PGE) qui lui aurait permis de surmonter son impact sur l'activité, Camaïeu a été placée sous la protection du tribunal de commerce de Lille", en vue "de sa mise en redressement judiciaire", a affirmé une source proche de la direction.
Un manque à gagner de 162 millions d'euros
Début mars, selon elle, "l'entreprise avait commencé à mettre en oeuvre son plan de transformation et un accord de financement était sur le point d'être conclu avec les actionnaires et les banques", mais "la crise sanitaire a obligé le groupe à fermer brutalement plus de 800 magasins dans le monde. Son chiffre d'affaires a chuté de 95%, soit un manque à gagner de 162 millions d'euros . C'est donc sous la protection du tribunal que pourront être explorées toutes les pistes, dont celle d'un plan de reprise".
Fondée en 1984, Camaïeu, s'appuie sur un réseau de 634 magasins en France et 198 à l'étranger. La société Modacin, holding financière propriétaire de Camaïeu, avait été mise sous sauvegarde par le tribunal de commerce de Lille en 2018, mais un accord avait été trouvé avec ses créanciers pour que "l'intégralité" de sa dette financière soit convertie contre "100% du capital et des droits de vote". Le gouvernement français cherche un repreneur pour l'enseigne, a annoncé mercredi 27 mai le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, sur Radio Classique. "Cela fait des semaines que nous travaillons sur le sujet Camaïeu et que nous cherchons un repreneur pour Camaïeu pour qu'il y ait une continuité d'activité", a-t-il indiqué.