L'enseigne André a été placée en redressement judiciaire
Publié par Dalila Bouaziz le - mis à jour à
Victime des conséquences de la fermeture des magasins non-alimentaires, l'enseigne française datant 123 ans a été placée en redressement judiciaire le 31 mars après avoir dû fermer tous ses magasins et perdu près de 4 millions d'euros en quinze jours.
L'enseigne de chaussures André, fondée en 1986, est victime des effets du Covid-19 sur l'économie française. Elle vient d'être placée en redressement judiciaire après avoir dû fermer tous ses magasins et perdu près de 4 millions d'euros en quinze jours. Achetée il y a dix-huit mois par le site de vente en ligne Spartoo, l'enseigne, qui a dégagé en 2019 un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros mais essuyé 10 millions de pertes, compte quelque 600 salariés dont l'emploi est désormais menacé.
"André a déposé son bilan le 23 mars et la décision de placement en redressement judiciaire a été validée mardi par le tribunal de commerce de Grenoble, où se trouve le siège de Spartoo, indique le P-dg du groupe Boris Saragaglia à l'AFP. Nous perdons 250 000 euros par jour de chiffre d'affaires (depuis la décision gouvernementale de fermer les commerces " non essentiels"). Depuis le rachat de l'enseigne par Spartoo, on a subi les "gilets jaunes", avec un trafic en baisse de 20 à 25%, puis, en pleine période de soldes en janvier, les grèves liées à la réforme des retraites, et maintenant la pandémie de Covid-19."
"Un refus de la BPI"
En janvier 2018, quand la vente d'André avait été annoncée, Spartoo, fondé en 2006, s'était engagé à reprendre tous les magasins, sauf un à Paris, ainsi que l'ensemble du personnel, et à maintenir l'enseigne dont les boutiques devaient servir de point de click and collect pour les clients du site. L'objectif était d'exploiter"pleinement le potentiel d'André pour créer le seul groupe de distribution de taille significative avec un chiffre d'affaires réparti à égalité entre son réseau de magasins physiques et son activité internet ".
Depuis juillet 2018, Boris Saragaglia explique avoir "investi 13 millions d'euros dans André, baissé les prix, travaillé la gamme en remettant le style et la qualité au coeur des priorités, et rénové des magasins. On était pourtant revenu en positif début 2020. [...] J'ai essayé de sauver André la semaine dernière et je suis allé voir la BPI pour lui demander un prêt de 10 millions d'euros, mais elle a refusé sans donner d'argument. Au bout d'un moment, il faut assumer [les décisions d'État], les entreprises ne peuvent pas s'en sortir. C'est le pire des cauchemars mais je veux me battre, faire le maximum pour sauver les emplois, trouver un plan B et éviter la liquidation."