[#VISION 2021] Fabrice Marsella, CEO @Le Village by CA Paris
Publié par Marie-Juliette Levin le | Mis à jour le
La rédaction donne la parole à des experts inspirants pour qu'ils exposent leur vision du rebond en 2021. Cette semaine rendez-vous pris avec Fabrice Marsella, CEO @Le Village by CA Paris
" Les start-up ont fait la démonstration de leur agilité "
Quel est votre bilan de cette année pour l'univers des start-up tous secteurs confondus ?
Mon regard a beaucoup évolué au fil des mois tout au long de la crise. Après une période de sidération, je me suis demandé sur les 90 start-up que j'avais au Village by CA combien allait résister. Et finalement, puisque toutes ces entreprises croient en leur projet, je les ai toutes retrouvées post-confinement, même pour celles ayant un modèle économique très fragile. A l'instar d'Izivat, une application permettant le remboursement de la Tva aux clients étrangers, qui s'est réinventée en proposant le même service mais pour les sites d'e-commerce français. Malgré la crise, cette entreprise a le sourire. L'entreprise a embauché 6 personnes et se déploie en France. Des preuves d'agilité comme celle-ci, je peux vous en citer de nombreuses. En outre, l'état français a été exemplaire avec la mise en place des prêts garantis et l'allègement de charges. Cependant, il y a eu des difficultés. Certaines start-up ont eu du mal à gérer leurs collaborateurs à distance, car même petite, une entreprise a besoin de créer sa propre histoire, de partager sa raison d'être et de créer son mythe fondateur. Ce qui est plus difficile à distance. Mais, globalement, elles ont fait la démonstration de leur agilité.
Quelles leçons tirez-vous de cette période de crise pour les jeunes entrepreneurs ?
Une bonne start-up avant la crise reste une bonne start-up après la crise. Mais il a fallu malgré tout s'adapter et là j'ai assisté à des changements de comportements incroyables au fil des mois avec la mise en place d'un écosystème pour trouver des solutions en phase de confinement, pour lever des fonds à distance... Ces start-up sont des championnes de l'agilité, elles savent rebondir et surtout elles gèrent leurs budgets en bon père de famille. La gestion de la trésorerie est stratégique. Cette période a révélé aussi la solidarité entre entrepreneurs. C'est un monde nourri par l'entraide et l'échange de solutions concrètes. Je me suis rendu-compte également, que le choix des néo-banques par les jeunes entrepreneurs au détriment des banques classiques n'a pas été judicieux durant cette crise car elles n'accordent pas de prêts et l'accès aux PGE a été plus compliqué pour certaines start-up.
Comment évoluent les entrepreneurs du monde du digital ?
Les start-ups de l'écosystème digital se sont imposées dans les usages. La crise a été une vraie opportunité. Qui connaissait Zoom avant le confinement ? Idem pour la logistique et les solutions de paiement à distance, le sans-contact mobile... et au-delà, on a assisté à l'explosion de toutes les plateformes digitales permettant aux commerces physiques de proposer leurs services sur le net. Il y a d'ailleurs un gros potentiel pour équiper ces commerçants puisque nous sommes encore sur un marché d'équipement et non de renouvellement.
Quelles sont, selon vous, les conditions du rebond en 2021 ?
Les investisseurs analysent finement les entreprises qui auront démontré leur capacité à passer le cap difficile de la crise. Celles qui auront fait cette démonstration-là, jouissent d'un atout supplémentaire pour les convaincre et assurer la relance de leur activité. Car en l'absence de règles financières spécifiques, tout réside sur la confiance. Enfin, je conseille aux jeunes entrepreneurs de travailler la coopération et développer des synergie plus fortes avec des start-up complémentaires à leur activité pour continuer de croître sans trop investir