Une nouvelle stratégie pour résister à une situation économique tendue pour GT logistics
Publié par Lisa Henry le | Mis à jour le
L'entreprise familiale historique GT logistics a enregistré une année 2022 encourageante sur certains points et inquiétante sur d'autres. Sur fond de contexte économique contrasté, la société a décidé de se positionner sur un nouveau credo : "faire mieux avant de faire plus".
Après une année paradoxale, GT logistics a décidé de revoir sa stratégie pour atteindre ses objectifs. En 2022, la société historique de transport et logistique a réalisé un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros (31 % d'augmentation par rapport à l'année précédente). Malgré cette augmentation, elle enregistre une forte perte sur les métiers traditionnels. Selon Eric Sarrat, président de GT logistics, cette baisse peut s'expliquer en partie par l'inflation qui n'aide pas la société à tenir sa marge, mais aussi à cause des contrats indexés : "C'est le cas de la plupart de nos contrats, ce qui signifie que nous ne pouvons augmenter les prix pour survivre à la crise. De plus, nous avons aussi des clauses de productivité à respecter, donc lorsqu'elle baisse à cause du contexte social et économique, nous devons encore réduire nos prix."
Pour pallier ce problème et augmenter son chiffre d'affaires et sa marge, GT logistics a annoncé vouloir faire mieux, plutôt que faire plus. "C'était la devise de mon grand-père, le fondateur de GT", a déclaré Eric Sarrat. La société souhaite donc travailler l'efficacité avant la productivité. Pour ce faire, GT logistics va mettre fin à un certain nombre de contrats, d'ici à l'automne. "Ce choix, bien que nécessaire, a été difficile pour nous, car il signifie se séparer de personnes avec lesquelles nous collaborions depuis des années. Heureusement, nous avons pu sauver quelques postes", commente Eric Sarrat.
Monde de la défense et outil de traçabilité : l'usine du futur selon GT
Dans cette idée de "faire mieux", GT logistics continue sa percée dans le milieu exigeant de la défense. En effet, ce dernier représente aujourd'hui 25 % du chiffre d'affaires de l'entreprise. Selon Eric Sarrat, c'est la souplesse et la réactivité de la société qui font d'elle le candidat idéal pour devenir le logisticien de référence du milieu de la défense. L'entreprise a notamment remporté les appels d'offres pour un AIA (atelier industriel de l'aéronautique) à Clermont-Ferrand, ainsi que celui de Bretagne, pour la manutention, le stockage, la préparation et l'acheminement de pièces.
Tous ces nouveaux contrats signés par l'entreprise ont souscrit à Follow GT, un outil de traçabilité des flux physiques et d'informations créé en 2017. Cette solution est déjà déployée chez Ariane Groupe, Safran ou encore Nexter. Équipées de cet outil, les entreprises peuvent visualiser le stock, tracer les températures ou encore géolocaliser la position des objets en temps réel depuis n'importe quel appareil. GT logistics investit 300 000 euros dans le pôle R & D de la démarche "usine du futur", 30 % de cet investissement est destiné à Follow GT.
L'année 2023 s'annonce encore mitigée
Pour le premier quadrimestre, GT logistics a enregistré un chiffre d'affaires de 39 millions d'euros. La société prévoit un résultat annuel de 107 millions, mais selon Eric Sarrat : "Ça reste dur à prévoir puisque nous allons perdre au moins 10 millions de chiffre d'affaires en mettant fin aux contrats mentionnés plus tôt."
Si les revenus de la société sont encourageants à l'heure actuelle, la marge sur coûts directs représente un chiffre inquiétant selon le président de l'entreprise qui enregistre une baisse de 2,5 points. "Cette baisse est en partie due aux revalorisations salariales et à la baisse d'activité dans le secteur de la chimie", commente Eric Sarrat.