Logistique : quatre conseils pour optimiser ses expéditions à l'international
Publié par Véronique Méot le - mis à jour à
Vendre à l'international exige de proposer le même niveau de service qu'en France, car les internautes n'ont que faire des problématiques du back-office. Pour eux, seuls comptent la qualité de la livraison, le respect des délais et la possibilité de renvoyer le produit.
A l'international, sans doute encore plus qu'en France, le client est soucieux de la qualité de la livraison, du respect des délais, de la possibilité de renvoyer le produit, etc. Conseils pour mener à bien votre déploiement logistique international.
1/ Tester le potentiel en expédiant depuis la France
Envoyer vos colis depuis la France est la solution idéale pour tester un marché, démarrer une activité à l'international et distribuer de faibles volumes vers les pays frontaliers... à condition de vendre des produits légers (moins de 30 kg) et peu encombrants.
Jusqu'à cinquante commandes par jour, inutile de se poser la question, l'expédition à partir de la France est la solution la plus pratique et la plus simple. Pour aider les ecommerçants qui se lancent tôt dans l'aventure et utilisent les places de marché, le logisticien Orium projette de nouer un partenariat avec Neteven et Lengow afin de recevoir directement les commandes prises par les e-commerçants via ces plateformes et leur permettre de gagner du temps.
Seuls problèmes avec l'expédition depuis la France : en express l'acheminement est onéreux et en courrier simple, le suivi n'est pas garanti. C'est donc là que les arbitrages commencent...
2/ Trouver le(s) bon(s) prestataire(s)
Plusieurs acteurs se disputent le marché de la logistique à l'international. Les messageries (Chronopost, DHL Express), les e-logisticiens (Crosslog, Efilog, Morin, Orium) et les transporteurs.
Tous ne bénéficient pas des mêmes implantations. Pour optimiser sa logistique, mieux vaut ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier ou négocier avec le prestataire pour qu'il alterne lui-même les solutions selon les pays, les volumes, les produits et les contraintes spécifiques (délais à respecter, mode de livraison etc.).
Selon Emmanuel Giraud, directeur général adjoint d'Orium, il est important de " customiser la logistique selon le pays ". Par exemple, en Pologne, la moitié des paiements s'opère en contre remboursement , "ce qui implique que le livreur collecte l'argent " explique-t-il. Le logisticien doit également aider le site dans le choix du transporteur (selon leur spécialisation, leur circuit) et piloter les flux selon les modes de livraison (relais colis, livraison à domicile, etc.). Avant de choisir, il est recommandé de rédiger un cahier des charges et de négocier point par point les délais, les modes de livraison, le suivi, les tarifs, les retours, etc.
3/ Gérer la montée en puissance de l'activité
L'enjeu est de taille : pour réussir sur un marché à l'étranger et absorber sa croissance, il faut transposer les bonnes pratiques qui ont fait leurs preuves en France. La traduction logistique s'exprime notamment en termes de process, de qualité de traitement des commandes dans les entrepôts, de planification des rushs, etc. Deux solutions sont possibles: l'injection directe ou l'implantation d'un stock. Dans le premier cas, le logisticien mutualise les coûts et propose une offre flexible, capable de s'adapter aux variations d'activité. " Agile " pour reprendre une terminologie à la mode. Le logisticien prépare les commandes et " consolide " les envois vers le hub d'un transporteur local, installé à proximité de la frontière. Les colis sont alors acheminés vers les destinataires aux tarifs intérieurs. Le e-commerçant est gagnant sur deux points : le prix et le délai.
Dans le second cas, le e-commerçant prend davantage de risque et procède à des investissements plus lourds pour dupliquer tout ou partie de son stock et travailler avec des partenaires locaux. Il bénéficie alors des prix d'acheminement locaux et réalise des économies sur le transport, mais multiplie ses coûts logistiques (entrepôt, main d'oeuvre). Cette deuxième solution répond aux enjeux d'une véritable implantation à l'international qui s'accompagne en général de la création d'une filiale.
4/ Organiser les retours
L'optimisation de la reverse logistique est un point important. Le client final doit pouvoir renvoyer le produit qui ne le satisfait pas à une adresse dans son pays. DHL Global Mail vient de lancer une offre - DHL EasyReturn - permettant au client final d'imprimer une étiquette retour directement depuis le site Web du marchand et de poster son colis dans une poste locale. Le logisticien peut gérer les retours dans ses propres plateformes ou nouer des partenariats avec des prestataires locaux. La "reverse" est rarement traitée en express, au contraire, la gestion des retours est mutualisée. En revanche, le prestataire qui les traite doit être en mesure de vérifier les produits et de transmettre l'information sur leur état rapidement afin que l'e-commerçant puisse procéder au remboursement ou à l'échange et satisfaire son client.
5/ Négocier les tarifs au cas par cas
C'est la grande inconnue. Tous les acteurs du marché interrogés nous assurent d'une grande transparence, mais impossible de récupérer la moindre grille tarifaire. Chronopost, par exemple, fait savoir que les tarifs sont négociés au cas par cas en fonction des volumes, des destinations, etc. Idem chez DHL où aucune offre n'est pas packagée pour mieux s'adapter à la demande. Car les prix dépendent aussi des typologies de produits et de leur valeur ! Là encore, il faut arbitrer, et renoncer par exemple au suivi de l'expédition d'un produit affichant une valeur faciale inférieure à 20 euros. Les e-logisticiens ne sont guère plus loquaces, qui reconnaissent qu'il est difficile de chiffrer les économies réalisées grâce à l'injection directe notamment.