Tablettes : quatre conseils pour développer une version efficace pour votre site marchand
Publié par Véronique Méot le | Mis à jour le
En modifiant les modes de navigation sur le Net, la tablette semble promise à un bel avenir. Pour autant, elle ne bénéficie pas encore de taux d'équipements massifs justifiant des investissements importants. Quatre conseils pour mettre en œuvre une stratégie efficace pour votre site marchand.
Pour se lancer sur les tablettes, les experts recommandent aux e-marchands de d’abord créer un site mobile puis, plus tard, une application dédiée. Voici quatre conseils pour vous poser les bonnes questions.
Conseil numéro 1 : Créer un site mobile
« Les e-commerçants doivent s’interroger sur leur présence sur les tablettes : dans 70 % des cas, leur site Internet y est lisible, ils n’ont donc pas besoin d’en créer un autre, sauf peut-être à prévoir des évolutions pour faciliter la navigation et notamment le touch », précise d’emblée Renaud Ménérat, président de UserADgent, agence conseil en marketing mobile lorsqu’on l’interroge sur la stratégie à mettre en œuvre.
Pour autant, certaines activités demandent, pour leurs transactions, d’adapter le contenu au support. Dans ce cas, opter pour un site mobile est une première étape : plus facile techniquement à mettre au point et moins onéreux, il permet au e-commerçant de faire ses premiers pas sur les tablettes et ce, quel que soit leur système d’exploitation (OS), pour capter tous les utilisateurs. « Attention, les sites mobiles existants et dédiés aux smartphone ne sont pas forcément adaptés aux tablettes, il faut envisager une nouvelle version », explique Jules Minvielle, président fondateur de Surikate, spécialiste marketing mobile.
La navigation sur une tablette est en effet différente du seul fait de la largeur de l’écran. « L’idéal est de disposer de plusieurs sites (Web, mobile pour smartphone et mobile pour tablette) avec un URL unique et de pouvoir identifier sur quel support surfe l’internaute pour le rediriger vers la bonne version du site », ajoute Jules Minvielle. Techniquement, les plateformes de rendering permettent d’afficher la bonne version du site en fonction du support utilisé par le mobinaute. L’objectif d’un tel dispositif est de ne perdre aucun visiteur.
Conseil numéro 2 : Adapter l’ergonomie aux tablettes
Il ne s’agit pas de révolutionner le site Web, mais de produire une version embarquant les fondamentaux liés à la navigation à partir d’une tablette. Le site doit être épuré, car sur une tablette, l’internaute veut attendre le moins longtemps possible. Il est donc vivement recommandé de faciliter le chemin de navigation et de réduire le tunnel d’achat à quelques “touch”. Au niveau des formats, le flash est à bannir, en revanche le html 5 semble approprié, car ce nouveau standard favorise la lecture de vidéos. « La navigation sur des pages en cascade est à proscrire. Par contre, l’effleurement doit être privilégié, tout comme l’insertion de vidéos qui prennent tout leur sens sur une tablette », conseille Nicolas Hueppe, président du directoire de Cellfish Europe. L’écran, de 7 à 12 pouces, favorise en effet la diffusion de vidéos, d’animations, de prises de vue de qualité, etc.
Conseil numéro 3 : Développer une application dédiée
D’un point de vue commercial, l’application n’a de sens que pour fidéliser les clients. Elle n’est donc pertinente en terme de chiffre additionnel que dans un second temps. L’ergonomie, l’esthétique, la présence de l’icône de la marque ou de l’enseigne sur le bureau de la tablette prêchent en sa faveur. Mais comme sa création est onéreuse – comptez entre 20 000 et 80 000 € selon les fonctionnalités -, mieux vaut ne l’envisager que lorsque vous avez déjà développé un portefeuille clients mobiles. Un client fidèle y retrouve son compte, consulte ses commandes en cours, utilise les services de géolocalisation, scanne les codes barres des produits avec la caméra, etc.
Conseil numéro 4 : Promouvoir sa présence sur les tablettes
L’e-commerçant doit répartir ses budgets marketing et publicitaire pour que le site mobile ne soit pas le parent pauvre de son organisation. Il faut donc choisir une stratégie de répartition des budgets publicitaires on line : en fonction des objectifs fixés pour atteindre le ROI ou en fonction de l’audience réalisée. Mieux, il est fortement conseillé de se doter d’outils d’analytics pour suivre les résultats des campagnes et comprendre comment les internautes évoluent sur le site et être en mesure d’affiner les investissements en achats de mots clés et bannières.
Enfin, l’ensemble des supports de communication du site marchand (home page du site internet, affiche, bannières) doit informer les internautes du lancement d’une version mobile. Le lancement d’une application s’accompagne en effet d’une campagne de communication. Jules Minvielle, de Surikate, explique, par exemple, que « la société communique via le blog “3applis.com“ pour promouvoir les nouvelles applications ». La stratégie de communication doit tenir compte des us et coutumes des stores. Pour être bien classé dans le store d’Apple, par exemple, toutes les actions publicitaires doivent être menées simultanément afin de booster les téléchargements et faire remonter naturellement l’appli dans le classement.
La tablette, un “écrin” pour Showroomprive.com
La croissance de l’activité sur le canal mobile du site Showroomprive.com est remarquable. En un an, le mobile a capitalisé 13 % des visites totales et 10 % du chiffre d’affaires du site. Des résultats qui font dire à Thierry Petit, le directeur du site, qu’il s’agit « d’un levier fort pour une activité, les ventes privées exclusives, inscrite dans l’instant et qui attire une clientèle fidèle puisque composée de membres abonnés ». C’est pourquoi le site muscle sa stratégie et a lancé, le 14 novembre 2011, une application iPad. « Nous avons voulu proposer une application singulière, qui n’est ni une réplique du site Internet ni une réplique de l’application iPhone », explique Thierry Petit. La tablette, avec la notion de plaisir qu’elle véhicule, représente “un véritable écrin” pour l’enseigne de mode. « Nous avons donc opté pour une application qui joue à la fois sur l’émotionnel et sur le côté pratique et ludique », ajoute Thierry Petit. La qualité de la mise en scène des produits est meilleure. L’e-commerçant sait que son application a d’ores et déjà été téléchargée 25 000 fois et ce, sans avoir fait la moindre publicité. Est-ce parce que les utilisateurs d’iPad disposent de davantage de pouvoir d’achat que la moyenne ? Le taux de conversion est en tout cas bien meilleur sur ce support que sur les autres (+ 20 % par rapport au site internet) et le panier moyen est également supérieur. Autre atout, l’iPad s’impose comme un canal de recrutement de nouveaux membres et le site marchand observe des pics de d’audience pendant les spots publicitaires TV. « Nous attendons de voir les ventes des autres tablettes décoller pour envisager de créer d’autres applications, car pour l’instant l’audience sur Androïd est marginale », conclut Thierry Petit.