LeWeb'12 : l'Europe mobilisée pour l'entrepreneuriat sur Internet
Publié par François DESCHAMPS le | Mis à jour le
Dans une discussion avec Loïc Le Meur lors de la seconde journée de LeWeb'12, Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne en charge du numérique, a démontré sa volonté de soutenir les initiatives entrepreneuriales dans l'Internet, à l'échelle européenne. Un plan d'actions serait notamment prévu.
La seconde journée de conférences de LeWeb'12 s'est conclue sur la prise de parole de Neelie Kroes, Vice-présidente de la Commission européenne en charge du numérique, qui en a profité pour rappeler la détermination de l'Europe, à soutenir l'innovation dans le numérique. Saluant l'initiative de Loic Le Meur et de son épouse Géraldine, en parlant du Web'12, Neelie Kroes est revenue plusieurs fois sur l'importance de l'inspiration, dans le domaine de l'entrepreneuriat.
Interrogée (chahutée?) par Loic Le Meur sur la manière dont l'Europe comptait concrètement aider les entrepreneurs du Web, celle-ci a évoqué un plan d'actions, sans vraiment rentrer dans le détail, optant plutôt pour un simple : "Que feriez-vous si vous étiez à ma place?". Après quelques instants de réflexion, Loic Le Meur a évoqué les difficultés liées aux spécificités légales de chaque pays en Europe, mais aussi à un certain état d'esprit d'entrepreneur, qui ne serait pas assez présent et promu en Europe. "Dans la Silicon Valley, chaque entrepreneur pense qu'il peut être le prochain Mark Zuckerberg, et c'est cette mentalité qu'il faut donner aux gens". Il a aussi parler de la flexibilité dont jouissent les patrons de la Silicon Valley pour embaucher et licencier des employés, un atout selon lui, "puisqu'en une heure une personne peut être licencié, et en fait, c'est une bonne chose".
Un échange d'idées qui visiblement, a plu à Neelie Kroes, cette dernière lui ayant proposé d'assister à un meeting, avec d'autres entrepreneurs de son choix, afin d'échanger sur tous ces sujets. "Si cela peut vous aider, je serais ravi d'y participer", lui a-t-il répondu.
Néanmoins, Neelie Kroes disposerait bien d'un plan d'action, selon nos informations, qui viserait à créer un environnement propice à la réussite des entrepreneurs de l'Internet, avec un leitmotiv simple : "Start in Europe, Stay in Europe".
Aussi, il s'appuie sur un constat simple : les startups technologiques innovantes, notamment sur Internet, sont essentielles au redressement social et économique de l'Europe. En effet, elles contribuent à créer de nombreux emplois à travers de nombreux pays européens, et fournissent des solutions innovantes qui améliorent et enrichissent la vie citoyenne de tous les jours : information, divertissement, sécurité, éducation... de nombreux domaines sont potentiellement concernés.
Et si le plan d'action dans son intégralité devrait être dévoilé début 2013, en voici d'ores et déjà les grandes lignes :
- Mettre en place un Club rassemblant des leaders du Web européen, afin d'encourager les carrières dans l'entrepreneuriat Internet. Il serait composé de cinq à six entrepreneurs d'envergure internationale, qui auront un rôle de modèle à l'échelle européenne.
- Favoriser l'investissement dans les startups en créant un réseau européen d'accélérateurs de business, mais aussi en soutenant un réseau européen de crowd-sourcing, et enfin, en encourageant les investissements de capital-risque dans les entreprises du Web.
- Créer le " Startup Europe Partnership " qui viserait à renforcer les startups du Web et l'eco-système de l'investissement dans les technologies, tout en améliorant leur compétitivité.
- Favoriser les talents européens du Web à travers l'éducation, en ayant par exemple recours à des cours en ligne ouverts à tous
L'objectif de ses dispositions étant bien entendu, de créer un environnement où la voix des entrepreneurs web de l'Union européenne pourra être entendue. Neelie Kroes n'est pas la seule a vouloir suivre cet axe de développement, mais aussi par le Gouvernement français, dont la voix a été portée par Fleur Pellerin, ministre en charge du numérique.
Face à Katia Gaika, chargée de développer un centre d'innovation près de Moscou, et de Joanna Shields, ancienne employée de Facebook aujourd'hui à la tête de la Tech City de Londres, Fleur Pellerin a ainsi rappelé le " formidable potentiel de la France dans l'entrepreneuriat sur Internet ", et sa volonté " de créer un centre d'innovation à Paris ". Celle-ci a également expliqué que la France est un bon endroit pour investir et notamment pour les grandes entreprises grâce aux crédits d'impôts dont elles peuvent bénéficier. Elle a aussi évoqué les grandes qualités de la France, quant à la formation de ses étudiants, étroitement liée au niveau élevé d'éducation dispensée par les universités françaises. Selon Fleur Pellerin, la France disposerait déjà de 2 000 startups sur son territoire.