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[Best of] Retour sur les deux salons les plus marquants du semestre : Paris Retail Week et Tech For Retail

Publié par Lisa Henry le - mis à jour à

Le second semestre de l'année 2024 était marqué par les deux salons parisiens incontournables pour les retailers : Paris Retail Week et Tech For Retail. IA, retail media ou encore paiement, découvrez les principaux enseignements de ces deux rendez-vous emblématiques.

Sur la scène principale, c'est Arthur Sadoun, PDG de Publicis Groupe, qui donne le top départ de Tech For Retail. Il alerte sur les débuts d'une période inédite : "Nous entrons dans l'ère du commerce. Toute expérience marketing est aujourd'hui une expérience commerciale." Selon lui, les métiers de créations et les médias pourraient ne pas survivre sans investir dans la data et l'intelligence artificielle.

Il détaille : "L'IA peut changer la personnalisation à grande échelle et créer une véritable révolution." Selon lui, les gagnants seront les retailers qui comprendront le mieux leurs clients grâce à la data et réussiront à communiquer avec eux de façon hyper-personnalisée à l'aide de l'intelligence artificielle générative.

Même son de cloche du côté de Paris Retail Week. Lors de l'édition 2024, Arnaud Gallet, son dirigeant déclarait : "Pour répondre aux enjeux de omnicanal qui sont au centre des préoccupations des retailers, nous préconisons de considérer l'intelligence artificielle comme un outil à la disposition des distributeurs et des marques, qui peut apporter un impact positif à tous les niveaux de la chaîne de valeur." Ainsi, l'IA applicative permet de mieux comprendre ses clients. En analysant les données de façon plus pertinente, ces outils décèlent les comportements d'achat des consommateurs et permettent une segmentation plus fine. Les retailers peuvent ainsi pousser les bons produits, offres ou services aux bons clients et au bon moment.

Une innovation qui pèse dans la balance environnementale

L'énergie consommée par l'IA générative est équivalente à celle de l'Espagne, un chiffre qui devrait doubler d'ici cinq à 10 ans. En effet, là ou l'IA représente actuellement 1 % des data center, elle en occupera 13% avant 2034.

Peser le pour et le contre entre innovation et RSE est devenu la raison d'être de L'Oréal. Pour cela, l'enseigne du groupe LVMH entreprend un important chantier de pédagogie et de partage d'information auprès des collaborateurs de la marque. Ainsi, elle travaille actuellement à la création d'indicateurs énergétiques pour les outils technologiques utilisés par ses équipes. L'idée est de fournir aux collaborateurs de L'Oréal un accès aussi bien à la performance opérationnelle qu'environnementale.

En magasin, le retail media peine à trouver sa place

Malgré son impact environnemental, l'IA engendre nombre de perspectives d'avenir pour le retail media. Mais selon Arthur Sadoun, les retailers français s'y prennent mal et ne saisissent pas cette opportunité. "Aux États-Unis, c'est un tsunami, commente-t-il, un dollar investi dans la pub sur trois est dédié au retail media."

Pour Claire Koralewski, directrice générale de Médiaperformances, les clients sont de plus en plus proactifs, exposés et attentifs. Aujourd'hui, il existe 5,3 touch points notables en magasin, contre 3,6 il y a deux ans et 80 % des consommateurs se disent influencés par un moins l'un d'entre eux. "C'est au moment de l'acte d'achat que tout se joue encore", détaille la directrice générale.

Malgré l'explosion du e-commerce, les achats en magasin restent majoritaires en France. En effet, 85 % des transactions se font dans les points de ventes physiques. "C'est important de toucher le shopper là où il est et ça permet de remettre le magasin au centre de la stratégie", commente Thibault Hennion, COO d'Unlimitail. En effet, malgré l'essor du e-commerce, les Français restent fidèles aux achats en magasin physique (84%) contre 16% en ligne, selon l'observatoire du Commerce en France 2024 mené par Havas Commerce et CSA Data Consulting pour Paris Retail Week. Privilégier les magasins permet de toucher et essayer les produits (62%), repartir immédiatement avec ses achats (49%) et se sentir plus en confiance (47%).

Les sujets liés au paiement en pleine mouvance

Parmi les mentors de la 10e édition de Paris Retail Week, Arnaud Bodzon, responsable du paiement chez LVMH, représentait les sujets liés au passage en caisse. Pour lui, trois grandes tendances ont émergé ces derniers mois. La première n'est pas nouvelle, c'est l'évolution des parcours et des méthodes de paiement : Toujours plus d'omnicanalité, avec des parcours d'achat non linéaires où les clients vont préparer leurs achats en naviguant entre les boutiques, les sites e-commerce, les applications mobiles, les réseaux sociaux, etc., avec une part toujours plus importante du smartphone.

La seconde tendance concerne l'exploitation de la data liée au paiement. "La donnée de paiement est très riche, commente Arnaud Bodzon. Elle permet d'enrichir la connaissance du client et de ses habitudes de consommation, mais aussi de réduire la friction et augmenter la conversion".

Enfin, une troisième tendance serait le recours à l'orchestration des paiements. C'est un sujet plus technique, qui consiste à utiliser une passerelle multi-fournisseurs de paiement. L'objectif est de simplifier l'intégration à plusieurs PSPs, afin de faciliter l'ajout de méthodes de paiement alternatives ou locales, d'optimiser les taux d'autorisation et de redonner du pouvoir de négociation au commerçant qui peut plus facilement router ses flux vers l'un ou vers l'autre. "Cependant c'est une technologie encore jeune, dont le business model n'est pas encore éprouvé donc on peut s'attendre à de la consolidation dans les années à venir", détaille Arnaud Bodzon.