La plateforme Wish n'apparaîtra plus sur les moteurs de recherche
Publié par Dalila Bouaziz le - mis à jour à
Après l'avoir épinglée en novembre 2020, les services français de la répression des fraudes ont demandé le déréférencement de la plateforme, dont l'application ne sera plus disponible, pour vente de produits non conformes et dangereux.
Wish, le site de vente en ligne, va disparaître des moteurs de recherche en France. Les services français de la répression des fraudes ont demandé le déréférencement de la plateforme, dont l'application ne sera plus disponible, pour vente de produits non conformes et dangereux. Une telle mesure est exceptionnelle. Mais après une enquête de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le site et l'application Wish devraient disparaître des moteurs de recherche, comme Google, et des magasins d'application.
La conformité et la sécurité de très nombreux produits mis en ligne par la plate-forme sont mises en cause, rapporte, mercredi 24 novembre, Le Parisien, qui cite le ministère de l'Economie. L'accès au site de Wish sera en revanche toujours possible en tapant l'adresse directement. Sur 140 produits vendus sur Wish et analysés par la DGCCRF, un nombre important avait été identifié comme non conformes. Ainsi, 90% des appareils électriques analysés étaient considérés comme dangereux, tout comme 62% des bijoux fantaisie et 45% des jouets.
"Nous nous battons quotidiennement en France et au niveau européen pour appliquer les mêmes règles dans les commerces physiques et sur les boutiques en ligne, indique Bruno Le Maire. Ce sera également une de nos priorités lors de la présidence française de l'Union européenne : protéger les consommateurs européens et faire respecter l'ordre économique par les grandes plateformes de commerce en ligne. "
Zoom sur la part de marché de Wish en France depuis 2017 (Source Foxintelligence, le plus grand panel consommateurs d'Europe sur l'e-commerce -plus de 500 000 consommateurs suivis en temps réel- et s'appuie sur les données anonymisées et agrégées contenues dans les emails de confirmation de commande des membres de son panel)
Des produits dangereux
Après avoir notifié à la plateforme la présence de ces produits illicites, la DGCCRF a constaté que, même une fois retirés, ils réapparaissaient souvent sous un autre nom. Elle a donc sommé Wish de se mettre en conformité et estime n'avoir depuis pas reçu de "réponse satisfaisante", d'où sa décision. La sanction devrait durer jusqu'à ce que Wish se mette en conformité avec la loi.
Plus globalement, dans le cadre de son enquête sur la sécurité des produits vendus sur les places de marché en ligne, la DGCCRF avait annoncé à la mi-octobre avoir constaté la présence de 60% de produits non conformes sur diverses plateformes, dont 32% étaient dangereux.
Créée en 2010 et basée à San Francisco, Wish appartient à la société ContextLogic. Elle revendique quelque 100 millions d'utilisateurs actifs, et est entrée en Bourse à Wall Street en décembre 2020. En novembre 2020, la plateforme avait déjà été épinglée par la répression des fraudes dans une autre enquête : elle était notamment accusée de faire des réductions de prix " trompeuses " et de mettre en vente des produits d'appel qui n'étaient pas réellement disponibles.
La réponse officielle de Wish:
" Chez Wish, nous nous efforçons de proposer la meilleure expérience client et l'une de nos préoccupations principales est de mettre à disposition des produits de qualité pour nos utilisateurs. Même si en tant que plateforme de marché, nous n'avons aucune obligation légale d'effectuer des contrôles sur les 150 millions de produits proposés à la vente sur notre site web, nous investissons dans un large éventail de programmes conçus pour attirer et récompenser les vendeurs qui proposent des articles de qualité, et limiter la visibilité de ceux qui proposent des articles de qualité moindre. Nous pouvons, par exemple, évoquer les initiatives ci-après : Wish dispose d'un certain nombre de mécanismes conçus pour prévenir, détecter et supprimer les inscriptions qui violent toute loi ou norme de sécurité locale. Ils comprennent un système interne de notification et de procédure de retrait, ainsi qu'un protocole spécifique pour les commerçants récidivistes. Notre programme Wish Standards, récemment lancé, évalue nos vendeurs par rapport à un ensemble défini de critères couvrant la qualité des produits et les taux de remboursement. Il propose également un système de récompenses pour les meilleurs d'entre eux avec des remises sur les commissions et une meilleure visibilité au sein de l'application. En tant que signataire de l'engagement de sécurité des produits de la Commission Européenne, nous réagissons dans les deux jours ouvrables aux avis du gouvernement pour supprimer les listes qui proposent des produits dangereux à la vente dans l'Union Européenne, ce qui va au-delà des exigences légales. Wish diversifie activement sa base de commerçants en recrutant des vendeurs dans diverses zones géographiques, y compris en Europe, afin d'élargir la sélection de produits et d'améliorer encore leur qualité. Wish se conforme toujours aux demandes de retrait de la DGCCRF et est, par conséquent, perplexe face à l'approche excessive à l'égard de cette question. Nous avons essayé à plusieurs reprises d'engager le dialogue de manière constructive avec la DGCCRF. Nous entamons maintenant un recours juridique pour contester ce que nous considérons comme une action illégale et disproportionnée menée par la DGCCRF. "