"Le commerce de mode relève la tête" selon l'Alliance du Commerce
Publié par Elsa Guerin le - mis à jour à
Ce mercredi 29 janvier 2025, Bernard Cherqui, président de l'Alliance du Commerce, qui regroupe 150 enseignes de prêt-à-porter, de chaussures et de grands magasins, affirme que "le commerce de mode relève la tête".
Après plusieurs années marquées par des crises successives, l'année 2024 signe, pour les enseignes de l'habillement du panel Retail Int. de l'Alliance du Commerce, un retour à l'équilibre. Les enseignes parviennent à stabiliser leur chiffre d'affaires en magasin à hauteur de -0,1 % en 2024 par rapport à 2023. Ce résultat reflète la résilience et la capacité d'adaptation du secteur dans un contexte économique et de consommation compliqué.
Analyse de 2024
Après une baisse importante durant le premier semestre, due à des soldes décevantes et une météo défavorable, la consommation a fortement repris au second semestre, notamment en septembre (+34 %), grâce à une météo fraîche et pluvieuse. La corrélation entre la météo et la consommation dans le commerce de mode devient de plus en plus importante, précise Emmanuel de Courcel, CEO de Retail Inc.
Par ailleurs, le segment "grand public" (+0,8 %) tire son épingle du jeu comparé au segment premium, en léger recul (-1,9 %), en cohérence avec la contrainte du pouvoir d'achat qui continue de peser sur les consommateurs. On note également, malgré un contexte d'inflation, une nouvelle attention portée par les consommateurs aux enjeux RSE et à la qualité des produits, avec un attrait toujours fort pour la seconde main.
Retour aux magasins physiques
Le trafic en magasin se stabilise et connaît même une évolution moyenne de -0,5 %. Après un début d'année difficile, la fréquentation en magasin s'est redressée au second semestre 2024 (+2,1 %). Emmanuel de Courcel de Retail Int. affirme qu'il s'agit de la première fois qu'une telle appétence pour le magasin physique se manifeste.
À l'inverse, les ventes sur Internet pour les enseignes du panel enregistrent une baisse de -3,7 % par rapport à l'année précédente, en raison de la concurrence accrue des pure players tels que Shein ou Temu.
Bernard Cherqui commente : "En 2024, le commerce de mode relève la tête et retrouve l'équilibre grâce à l'agilité des enseignes malgré un contexte économique difficile. Le magasin physique demeure essentiel : plus de 90 % des Français fréquentent les commerces de mode. Ces commerces sont bien plus que des lieux d'achat : ce sont des espaces de vie, des moteurs d'innovation et de transformation sociale et environnementale. Le commerce de mode fait du bien."
Un réel engouement des Français pour le commerce de mode
L'enquête menée par l'institut Viavoice réalisée auprès de 1 000 personnes représentatives de la population témoigne également de l'attachement fort des Français à leurs commerces de mode : 90 % des Français fréquentent ces commerces, 35 % d'entre eux s'y rendent au moins une fois par mois et 65 % ont une bonne opinion des commerces de mode. L'attrait principal pour les consommateurs réside dans le plaisir qu'apporte la mode : 57 % des Français considèrent que les commerces de mode offrent un moment de plaisir ou de détente.
Autre point important, plus de 3 Français sur 4 estiment que ces commerces créent de l'emploi local (78 %) et contribuent au dynamisme de l'économie locale (76 %). Bernard Cherqui rappelle que l'Alliance du Commerce regroupe 150 000 collaborateurs et 16 000 points de vente en France, avec un maillage territorial important.
Des défis importants pour 2025
Si le constat d'une année stable pour le commerce de mode est encourageant, l'Alliance du Commerce appelle à la plus grande vigilance face à la situation économique. Quatre requêtes sont adressées au gouvernement :
Bernard Cherqui conclut : "En 2025, notre ambition est de renouer avec la croissance, poursuivre notre trajectoire de progrès et redonner au commerce de mode toute la place qu'il mérite. Pour y parvenir, le soutien des pouvoirs publics est indispensable via des mesures concrètes : équité concurrentielle avec les plateformes internationales, simplification administrative et soutien à notre compétitivité."