Sacha Vigna, Directeur Général de Vente-Unique : "Notre ambition est d'atteindre 150 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022"
Publié par Martine Fuxa le - mis à jour à
Introduction en bourse, ambition de développement à l'international, développements logistiques, Vente-Unique entre dans une nouvelle phase de croissance. Les explications de Sacha Vigna, DG et co-fondateur du site.
Quelles sont vos ambitions à la suite de la levée de fonds que vous venez de boucler ?
Cette levée de fonds de 7 millions d'euros va nous permettre de poursuivre notre programme de développement ambitieux. Nous souhaitons doubler notre niveau de chiffre d'affaires en cinq ans pour atteindre 150 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022. En 2017, nous avons réalisé 77 millions d'euros sur l'exercice clos au 30 septembre 2017. Par ailleurs la cotation a permis à notre actionnaire historique, CAFOM, de procéder à un désengagement partiel de sa participation.
Comment va s'établir ce plan de croissance ?
Notre plan de développement se découpe en 3 volets. Un premier volet avant tout international. Nous souhaitons ouvrir un site marchand en Pologne. Nous " sourçons " environ 30% de nos produits en Europe de l'Est et nous voulons y ouvrir un centre de distribution qui va nous permette d'être plus performants à la fois en Pologne mais également dans les pays limitrophes comme l'Allemagne et l'Autriche.
Le deuxième axe de développement est un axe logistique, qui passe par l'agrandissement de notre centre de distribution. Et cela afin de gagner 18 000 m2 d'entrepôt supplémentaires afin d'agrandir notre gamme de produits en stock dans tous les pays européens où nous sommes présents.
Enfin, troisième volet de notre croissance, nous souhaitons nous développer dans une famille voisine de l'ameublement, sur laquelle nous ne réalisons aujourd'hui que 2% de notre chiffre d'affaires : les produits " déco ". Cette famille comprend les arts de la table, le linge de maison, les tapis, les luminaires... Nous allons développer une ligne de conditionnement et une logistique spécifique pour cette offre de produits, afin de pouvoir les expédier partout en Europe à moindre coût.
Quelle est votre vision de l'évolution du marché de la vente en ligne de meubles ?
Le secteur se professionnalise de plus en plus. Les barrières à l'entrée sont relativement fortes si l'on veut être un acteur de référence. Il faut être un acteur industriel et disposer d'un dépôt de minimum 25 000 m2, ce qui est conséquent. Parallèlement, le secteur est en fort rattrapage. Aujourd'hui il y a encore beaucoup de déperdition entre la recherche et l'achat en ligne et il reste du chemin à parcourir pour atteindre la maturité que nous pouvons observer dans d'autres pans d'activité du retail. Mais le mouvement est inéluctable, dans le secteur de l'ameublement également, du fait du côté pratique du e-commerce qui allie le choix, les services, la disponibilité de l'offre 7J/7, 24H/24... Nous avons vu à l'instar des autres secteurs, des acteurs traditionnels qui ont beaucoup professionnalisé leur offre en ligne. Cela permet de crédibiliser ce type d'achats et de lever des freins ...
Dans ce panorama, où se situe le marché français par rapport aux autres marchés ?
En Europe, 12 à 14% du marché de l'ameublement serait acheté en ligne. Aux Etats-Unis, à titre de comparaison, on considèrerait que cette proportion atteint 35% du marché. Il y donc encore énormément de marges de progression et toutes les études de marché prévoient une croissance à deux chiffres de la vente en ligne d'ameublement sur les cinq prochaines années.
Vente-unique, spécialiste de la vente de meubles et d'équipement de la maison sur Internet, a été lancé en 2006. Sacha Vigna en est le co-fondateur. Vente-unique.com affiche un taux d'Ebitda de 9,2% et un bénéfice net de 2,7 millions, pour 76,8 millions de ventes en 2017, dont un tiers à l'étranger. Le site vise à 5 ans de réaliser 50% de son chiffre à l'international et un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros en 2022. Le prix d'offre a été fixé à 10,70 euros par action, au milieu de l'écart de prix indicatif. La capitalisation boursière au jour de cotation était de l'ordre de 101 millions d'euros et l'opération a rapporté au total environ 33 millions d'euros. (Source Cercle Finance)