Vol en magasin: un manque à gagner de 49 Mds€ pour les distributeurs européens
Publié par Salomé Kourdouli le - mis à jour à
Selon l'étude "Retail Security in Europe 2019", menée par Crime & Tech pour Checkpoint Systems, le vol en rayon coûte chaque année 7.3 milliards d'euros à la France, et touche tout particulièrement le secteur alimentaire.
Les distributeurs européens perdent environ 49 milliards d'euros chaque année à cause des démarques inconnues (vol), révèle l'étude Retail Security in Europe 2019, menée par Crime & Tech pour Checkpoint Systems. Ce manque à gagner représente 2,1% du chiffre d'affaires annuel du secteur. C'est le secteur alimentaire le plus touché par les démarques inconnues, représentant 42% du coût économique total du vol, suivi par les grands magasins (13,8%), le textile (7,2%) puis le brico-jardin (6,1%). Les distributeurs français dans l'alimentaire enregistrent la perte la plus élevée de la région, avec 4,4 milliards d'euros, devant le Royaume-Uni (3,8 milliards d'euros).
Les vols dans les magasins ont coûté 35 milliards aux distributeurs européens en 2017, et la France est le pays le plus touché: 7,3 milliards d'euros perdus. Pourtant, les dépenses sécurité ne représentent que 0,3% du chiffre d'affaires en France, quand la Pologne ou la Finlande investissent respectivement 1,1% et 1% de leur chiffre d'affaires dans les dépenses de sécurité.
Les produits onéreux sont les plus visés par les vols, et plus particulièrement à leur sortie sur le marché. Les enseignes interrogées estiment un risque deux fois plus élevé pour les produits des secteurs du textile, mode et luxe (pour 80% d'entre eux). L'emplacement géographique des magasins influe toutefois sur la démarque inconnue : les centres villes enregistrent un taux de vol de 1,5% face à 0,8% pour les magasins situés dans les centres commerciaux. Seules les moyennes et grandes surfaces ont observé une baisse significative, respectivement 25% et 27%.
Les mesures de sécurité mises en place par les enseignes européennes pour éviter les vols sont majoritairement les technologies EAS, consistant à protéger électroniquement les articles (pour 73,2% d'entre eux) et CCTV (80%), soit un équipement de vidéosurveillance. Les enseignes alimentaires misent traditionnellement sur l'EAS (41%) et la vidéo surveillance (29%), et ont plus tendance à embaucher des agents de sécurité (29%). La technologie RFID, qui permet de désactiver automatiquement les antivols, de fluidifier les passages en caisse et une gestion des stocks en temps réel, est pour l'instant en phase de test: 52% des distributeurs européens interrogés l'ont testé, et parmi eux 13% l'ont adoptée dans l'ensemble de leurs magasins.
Pour aller plus loin : [Étude] L'achat en magasin résiste en Europe
Méthodologie
Cette étude européenne compile les données issues d'une enquête menée auprès d'un échantillon de retailers représentant 22557 magasins dans 9 pays, les données liées à la démarque connue et inconnue sur un périmètre couvrant près de 3500 magasins, et la synthèse d'un focus groupe auprès de plus de 50 directeurs de la sécurité dans 11 pays (Belgique, Allemagne, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Pologne, Russie, Espagne, Suède et Royaume-Uni).