DossierFraude en ligne: état des lieux
1 - Sécuriser les transactions en ligne
Les acteurs du marché mettent en garde les e-commerçants sur l'urgence de sécuriser les transactions. La capacité à se prémunir et à lutter contre la fraude va devenir un outil de compétitivité face à la concurrence.
Avec 600 millions de transactions en 2013, soit 51,1 milliards d'euros dépensés sur Internet, le commerce en ligne en France est florissant.
Commander et acheter à distance, sans frontières, est simple, pratique et plébiscité par de nombreux internautes. Cependant, dans ce contexte favorable, une activité se développe en parallèle, celle de la fraude aux paiements en ligne. Un phénomène à dimension mondiale, très complexe à appréhender car fluctuant et de plus en plus organisé.
"Pour les e-marchands, la capacité à se prémunir et à lutter contre la fraude va devenir un outil de compétitivité face à la concurrence", assure Patrick Flamand, directeur France de CyberSource, auteur d'un Livre Blanc sur le sujet en partenariat avec l'Acsel. Sans être alarmistes, les acteurs du marché mettent en garde les e-commerçants sur l'urgence de sécuriser leurs transactions. "D'autant que les entreprises françaises ont cinq ans de retard sur la Grande-Bretagne et dix ans sur les États-Unis en matière de lutte anti-fraude", constate Patrick Flamand.
La France particulièrement touchée
Selon le dernier rapport de la Banque centrale européenne, la fraude en ligne a atteint 794 millions d'euros en Europe en 2012. Dans l'Hexagone, elle représenterait environ 200 millions d'euros. "Pour appréhender ce phénomène, il faut savoir que 1,4% du volume des commandes en France est constitué de tentatives de fraude (contre 1,7% aux États-Unis), ce qui ne veut pas dire que ces malversations sont couronnées de succès, car beaucoup sont stoppées grâce aux outils de prévention", précise Nicolas Vedrenne, directeur Europe de MRC, association mondiale de lutte contre ce fléau.
Heureusement, de nombreuses solutions permettent de s'en prémunir, mais le risque est bien réel. "En fait, le taux de fraude réellement constaté représenterait environ 1,5 million d'euros. Pour autant, la France devient le deuxième pays le plus exposé, en lieu et place de la Grande-Bretagne, qui a décidé d'éradiquer ce fléau national en prenant des mesures appropriées et efficaces", précise Elie Casamitjana, chef de produit prévention des fraudes chez Ogone.