Efiester met les étudiants à la livraison collaborative
Publié par Stéphanie Marius le | Mis à jour le
Lorsque Robert Harfouche lance le service de livraison groupée Efiester, il pense d'abord aux étudiants rassemblés dans des campus et dont le panier moyen demeure trop faible pour les courses en ligne traditionnelles.
Faciliter la vie des étudiants au sein des campus: c'est le credo d'Efiester, jeune start-up basée à Station F, à Paris, et fondée par Robert Harfouche. L'idée de la livraison collaborative appliquée aux résidences estudiantines vient au jeune entrepreneur alors qu'il poursuit ses études à l'école d'ingénieurs Télécom Bretagne: "Je vivais dans un campus éloigné des commerces de proximité, se souvient-il. Il me fallait prendre le bus durant une heure pour faire mes courses. La majorité des étudiants ne possèdent pas de voiture et le montant minimum fixé pour les courses en ligne est fixé à 50 euros, soit 10 euros de plus que leur panier moyen." À cela s'ajoutent en moyenne 10 euros de frais de livraison.
Robert Harfouche décide de créer Efiester. Le projet nécessite de nombreuses itérations durant trois ans. Il s'agit de regrouper les étudiants vivant dans des résidences pour organiser une livraison de courses hebdomadaire, en partenariat avec un retailer. "Il nous a fallu trouver un modèle accessible aux étudiants et rentable pour le retailer", explique le dirigeant. Dans un premier temps, Robert Harfouche développe la plateforme sous forme de marketplace et se rémunère via une commission sur les ventes. L'entreprise se finance sur fonds propres puis via une levée de fonds à hauteur de 270000 euros en 2017. Début 2019, le modèle marketplace est abandonné en raison d'une marge trop faible et du peu d'adhésion des retailers. Efiester devient une entreprise de logiciels en mode Saas et noue un partenariat avec Toupargel.
Une start-up rentable depuis cette année
"L'industrialisation du service a pris du temps, confie Robert Harfouche. Nous avons dû arrêter notre activité pendant près d'une année pour faire évoluer les process et effectuer les développements nécessaires. Il n'était pas évident de faire bouger les lignes de la logistique pour un projet spécifique."
L'extension du service est progressive. "Nous sommes présents dans une cinquantaine de résidences (HEC, Polytechnique, Centrale Supélec, Télécom IMT à Brest, Ponts et Chaussées...)", précise le trentenaire. Côté logistique, les équipes de Toupargel sont mises à contribution. Le POC (proof of concept) lancé en 2017 avec Centrale Supélec rapporte un volume d'affaires de 100000 euros en une année scolaire et Efiester devient rentable en 2019.
La communication repose principalement sur le bouche-à-oreille et la distribution de flyers. "Lorsqu'un étudiant n'est pas disponible le jeudi soir, jour de la livraison, son voisin reçoit ses courses à sa place, indique l'entrepreneur. C'est comme cela que les étudiants découvrent le service." Si le service aux étudiants commence à être rodé, le dirigeant veut désormais s'attaquer aux acteurs de la foodtech pour proposer sa solution: livraison de repas ou de dosettes de café en entreprise, d'eau dans les immeubles... Pour la start-up, la clé de la croissance est dans la diversification.