Un an après la loi Agec, où en est-on ?
Publié par Dalila Bouaziz le - mis à jour à
Depuis l'entrée en vigueur du volet antigaspi de la loi Agec en janvier 2022, les entreprises ne peuvent plus détruire leurs invendus non alimentaires. Mais qu'en est-il de la réalité ?
70 % des entreprises n'ont pas connaissance de l'entrée en vigueur de l'interdiction de destruction des invendus non alimentaires. C'est ce que révèle Comerso, société spécialisée dans la collecte des invendus, dans sa dernière étude, commandée auprès de Dynata, qui dresse un état des lieux un an après le volet antigaspi de la loi Agec. Cette étude a été réalisée auprès de 234 professionnels du secteur non alimentaire, travaillant dans des entreprises de toutes tailles ETI, PME, TPE...).
Le volet antigaspi de la loi Agec reste globalement méconnu des entreprises
En 2020, dans son étude Ipsos, Comerso mettait en avant que 48 % des grandes surfaces spécialisées (GSS) ne savaient pas que l'interdiction de jeter les invendus non alimentaires était intégrée à la loi (alors même que cette mesure est l'une des plus emblématiques, et que les GSS sont les premières concernées). Deux autres points montrent une méconnaissance du volet antigaspi de la loi Agec ainsi que les typologies de produits concernées :
Malgré l'interdiction légale, il existe encore de la destruction d'invendus non alimentaires dans les entreprises en 2022 :
Seules 17 % des entreprises valorisent plus de 50 % de leurs invendus
Les entreprises confrontées à de réelles difficultés pour valoriser les invendus
Les invendus défectueux mais fonctionnels semblent présenter les difficultés de valorisation les plus importantes : 57 % déclarent leur valorisation impossible ou difficile,
Sur le volet du réemploi et des dons aux associations, 71 % des entreprises déclarent rencontrer des difficultés à faire du don aux associations (soit pour des raisons de complexité d'identification des filières, par manque de temps ou par manque de fiabilité des collectes).
La moitié des entreprises envisagent d'accélérer leur stratégie de valorisation des invendus non alimentaires en 2023
Avant la loi, 35 % des entreprises précisent avoir mis en place des actions systématiques de valorisation, 51 % de façon ponctuelle et 14 % n'avaient rien mis en place. Pour 23 % des entreprises, la loi AGEC a été un véritable accélérateur du changement.
Sur les critères de perception de la loi AGEC par les entreprises :
Dans un contexte d'inflation et de tensions sur les marges, les entreprises semblent avoir conscience que la valorisation des invendus est un véritable levier d'optimisation économique :
Méthodologie :
Etude Comerso X Dynata quantitative on line réalisée en décembre 2022. Panel interrogé : 234 professionnels du secteur non alimentaire, travaillant dans Grands Groupes, ETI, PME et TPE, sur des fonctions siège et terrain.