Kiala : une année de partenariats
Publié par Gaël Lombart le | Mis à jour le
Le prestataire a séduit 53 nouveaux clients depuis janvier 2011, principalement des acteurs de l'e-commerce et du multicanal. Suite à sa rupture avec Mondial Relay, la société franco-belge s'est alliée cet été avec Geodis et a rachetée le réseau A2Pas d'Altadis.
Une croissance supérieure à celle de l’e-commerce ! Au premier semestre 2011, le chiffre d’affaires du réseau de points de livraison Kiala affiche une progression de 26 %. Une performance qui s’explique en partie par la croissance du secteur : 20 % à la même période selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). Parmi les quelque 350 clients que compte le prestataire figurent, en effet, de nombreuses enseignes de l’e-commerce, dont Amazon, CDiscount, Brandalley, Oscaro ou Spartoo.
Depuis janvier 2011, 53 nouveaux clients ont rejoint le service Kiala en Europe. En France, le mode de livraison a été adopté par Armand Thiery, La Halle aux chaussures, Minelli, Monoprix, Quiksilver, Sony, Tommy Hilfiger, Zadig&Voltaire, Zalando… Certaines enseignes ont opté pour le click & collect, cette solution Kiala qui permet de commander en ligne et de retirer en magasin. « Elles ont compris que le Web n’est pas un canal concurrentiel mais qu’il pouvait générer du trafic dans le point de vente », conclut Denis Payre, p-dg de Kiala.
Parallèlement à ces nouveaux contrats, Kiala s’est vu contrainte, cet été, de densifier son réseau. D’un point de vue strictement logistique, la stratégie de la société en France a été facilitée par rapport à celles engagées dans les autres pays, où il a fallu créer des réseaux « de toutes pièces ». Kiala a pu en effet s’appuyer tôt sur deux toiles : 1 700 marchands de journaux livrés par Presstalis (ex-Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne, NMPP) et à partir de 2004, 4 300 points relais de Mondial Relay. La société pouvait ouvrir des relais de taille variée et, en s’appuyant sur tournées existantes, limiter les émissions de CO2.
Mais le 28 octobre 2010, Kiala France saisit l’Autorité de la concurrence pour protester contre le contrat qui lie La Poste à Mondial Relay, dans lequel elle voit un abus de position dominante. En mai dernier, une mesure d’urgence impose à La Poste de suspendre la signature de ce contrat. Logiquement, le partenariat entre Mondial Relay et Kiala est rompu à son tour. La société de Denis Payre doit trouver d’autres alliés stratégiques.
Cet été, Kiala rachète donc le réseau A2Pas d’Altadis, dont elle conserve 1 800 points de retrait sur les 3 000 que comptait la multinationale du tabac et de la distribution. Le prestataire noue également un partenariat avec Geodis, logisticien filiale de la SNCF, qui gère des volumes importants en B to B. Des recrutements de points de vente sont également opérés, l’objectif de Kiala étant de parvenir à 5 000 points relais début 2012 et de mieux couvrir les aires urbaines, en particulier la région parisienne. La société, qui a éprouvé quelques difficultés pendant les intempéries de l’hiver 2010, souhaitait parvenir à ces accords avant fin 2011.
Avant cela, Kiala s’était attelée, ces dernières années, à l’automatisation des process et à la consolidation de son offre. Les commerçants ont été équipés systématiquement de PDA (assistants personnels) et les services ont été multipliés, à l’image de Swap (reverse logistics) ou de Retour+. La société franco-belge a intégré à son site un module de géolocalisation, Locate & select. Se présentant en France comme une alternative à La Poste, l’opérateur indépendant s’est déployé dans l’Hexagone, aux Pays-Bas, en Espagne et en Autriche, peu de temps après son lancement en Belgique et au Luxembourg en 2001. Depuis 10 ans, la société connaît une croissance annuelle pondérée de 56 % avec une augmentation de son chiffre d’affaires passé de 1,3 million d’euros en 2002 à 47,2 millions en 2010.