DossierRétrospective de l'année 2012 : l'e-commerce en douze événements marquants
3 - Mars 2012 - Économie numérique : ce que proposent les candidats à la présidentielle
Comment se positionnent les principaux partis sur le statut de Jeune entreprise innovante ou la création de pôles de compétences ? Petit panorama des propositions de l'UMP, du PS, du MoDem et du FN.
En février dernier, l'institut Ifop a demandé aux Français quel était le candidat qui, selon eux, incarnait le mieux "la société moderne à l'ère d'Internet". La réponse de ce sondage, commandité par l'Observatoire NetExplo, est sévère. Presque la moitié des personnes interrogées (49 %) estiment qu'aucun des candidats ne représente la "société moderne" en question. Les "gros" candidats se tiennent au coude à coude : Nicolas Sarkozy arrive en tête avec 14 %, suivi de près par François Hollande (12 %), puis par Marine Le Pen et François Bayrou (7 %), tandis que les autres postulants à l'investiture suprême récoltent entre 0 % et 2 %. En matière d'économie numérique, les programmes des principaux partis politiques contiennent quelques propositions qui peuvent permettre de les départager.
Quel bilan pour la majorité présidentielle ? Quatre questions à Laure de la Raudière, secrétaire nationale de l'UMP en charge du numérique.
"Il y a eu une prise de conscience des enjeux du numérique durant ce mandat"
Quel bilan la majorité revendique-t-elle en matière d'économie numérique ?
Durant ce mandat, il y a eu une prise de conscience des enjeux du numérique. Nous avons mis en place un écosystème de recherche et d'innovation extrêmement favorable à l'économie numérique. Les jeunes entreprises innovantes sont en place depuis 2004. Nous avons triplé le crédit impôt recherche en 2007. Les investissements d'avenir ont été votés pour la loi de finance 2010, nous avons organisé l'eG8 en mai 2011 et la réforme des universités se met en place. Sans oublier l'exonération d'ISF dans le cadre de l'entrée dans le capital des PME. Dans un monde de compétition tel qu'il existe dans le domaine du numérique, et compte tenu de la rapidité avec laquelle se développent les entreprises dans l'innovation, toutes ces choses constituent un socle de base pour travailler ensuite directement sur les usages.
L'économie numérique en France est-elle assez compétitive aujourd'hui ?
Les entreprises du secteur du numérique ont beaucoup de frais de personnel. Tout ce qui concourt à une baisse du coût du travail, ce que l'on commence à lancer avec la TVA anti-délocalisation, est favorable à l'industrie du numérique, en tout cas tant que les salaires sont inférieurs à 2,6 fois le Smic, ce qui ne concerne pas tous les salaires du numérique.
Qu'avez-vous fait pour lancer le "Small business act", que vous appelez de vos voeux ?
Nous voulons un "Small business act innovation" qui permette notamment de réserver une part de la commande publique aux PME. Nous avons mis en place une direction informatique d'État, maintenant il faut que cette direction intègre l'achat des PME dans la commande publique. C'est simple mais il faut le faire. La loi de modernisation de l'économie que nous avons votée en 2008 peut permettre à la direction informatique centralisée de l'État d'acheter des services innovants. Quand les services ne sont pas assez innovants, il faut un accord au niveau des pays européens.
Et en matière d'éducation ?
Dans l'enseignement secondaire, il y a eu la création des classes de première et de terminale STI2D, avec une option informatique pour les enfants qui n'auraient pas d'appétence pour les mathématiques, ainsi qu'une option de graphisme et de design. Après le baccalauréat, il faut maintenant une filière universitaire qui soit consacrée au Web. La réforme des universités permet d'établir plus facilement des liens entre les entreprises, les pôles de compétitivité et les universités. Il faut maintenant y associer les grandes écoles.