LeWeb'13 : le meilleur de la première journée
Publié par François Deschamps le | Mis à jour le
La dixième édition de la conférence LeWeb'13, en grande partie animée par Loïc Le Meur, a ouvert ses portes le 10 décembre, aux Docks de Saint-Denis. Sur trois jours, l'événement rassemble le meilleur du Web.
Mardi 10 décembre aux Docks de Saint-Denis, s'est tenue la première journée de la conférence LeWeb'13, placée cette année sous le thème "The next 10 years". Pour le dixième anniversaire de l'événement, Loic Le Meur a misé sur un concentré de tendances venues de la Silicon Valley et d'ailleurs, avec un exercice de prospective sur le devenir de l'Internet dans les dix années à venir.
Premier invité à témoigner sur le sujet, Fred Wilson, investisseur reconnu dans l'univers de l'internet et des technologies. Managing Partner chez Union Square Ventures.
Selon Fred Wilson, de nombreuses tendances secouent le Web mais trois se démarquent de toutes les autres :
1ère grande tendance : la transition de hiérarchies bureaucratiques pyramidales vers des réseaux pilotés par la technologie. Exemple : Twitter remplace les journaux de presse, et Youtube remplace le business de la production audiovisuelle.
2e grande tendance : "Unbundling", littéralement, le "dégroupage" concernant la manière dont les produits et services sont fournis aux consommateurs. Ils ne le seront plus par un seul acteur mais par plusieurs. Exemple avec les banques, dont les acteurs du Web sont peu à peu en train de les dépouiller de leurs services historiques.
3e grande tendance : "Entertainment", et omniprésence des smartphones ainsi que disparition de l'ordinateur.
Pour Guy Kawasaki, auteur et investisseur, l'exercice parait plus compliqué. "Lorsqu'on regarde le passé et le présent du digital, on s'aperçoit qu'il est impossible de prédire le futur de l'Internet. Le succès des réseaux sociaux, Facebook et Twitter en sont de bons exemples. A la limite on peut prédire les dix prochains mois, mais dix ans c'est impossible."
Interrogé sur son usage des médias sociaux, Guy Kawasaki confesse une utilisation très spécifique : "Mon approche des médias sociaux est différente de celle des experts traditionnels. Pour moi ce sont des plateformes marketing avant tout, ou l'on peut fournir et promouvoir du contenu de qualité. Quand je publie un livre, je peux communiquer facilement dessus. Quand j'investis dans une société, je peux l'annoncer sur les réseaux sociaux. Et je peux publier jusqu'à quatre fois le même tweet". Une façon d'exploiter Twitter qui n'a pas convaincu Loic Le Meur : "Vous trouvez ça cool de publier quatre fois le même tweet?, Non ça ne l'est pas".
Son conseil pour les entrepreneurs ? "le plus important est de construire un prototype de son produit ou de son service, avant même de créer un business plan". Des propos qui illustrent parfaitement l'état d'esprit qui règne dans la Silicon Valley, où des sociétés comme Snapchat, ne possédant aucun business model et ne rapporte aucun chiffre d'affaires, peuvent faire l'objet d'une offre de rachat de trois milliards de dollars par Facebook.
11h40 : Travis Kalanick, co-fondateur d'Uber est un habitué de l'événement LeWeb, où il se rend chaque année depuis la création d'Uber, il y a trois ans et demi. Depuis de l'eau a coulé sous les ponts, et Uber est aujourd'hui valorisée à plus d'un milliard de dollars, après avoir levé 260 millions de dollars auprès d'investisseurs. C'est là une jeune success story comme en révèle régulièrement Internet.
Le patron de Travis Kalanick est plutôt du genre pragmatique : "Certains entreprises de l'internet ont des valorisations indécentes, alors qu'elles ne dégagent aucun bénéfice. Je ne peux pas dire qu'il s'agit là d'une bulle Internet, mais quelque part, c'est un retour aux années 90".
Aujourd'hui, la forte croissance d'Uber lui a permis de s'étendre rapidement, avec un marché cible fort : l'Asie et notamment la Chine. Un marché sur lequel Uber peut créer une vraie rupture.
En France en revanche, et notamment à Paris, Uber est confronté à de lourdes difficultés pour développer son service à cause de la puissance de l'industrie des taxis, et des pouvoirs publics, plutôt en faveur de ces derniers. Ainsi, une voiture Uber ne peut prendre un passager avant un délai légal de 15 mn, privilégiant ainsi les taxis dits traditionnels. Une situation qui exaspère le patron d'Uber. " En avez-vous parlé à un membre du gouvernement ? ", demande Loic Le Meur, " Non, car c'est une perte de temps ".
Heureusement, la France n'est pas le 'pire' pays pour Uber. La Corée du Sud par exemple, bien que le service Uber y soit tout à fait légal, il devient tout à coup illégal si le passager se trouve être... un Coréen. Autrement dit, tout le monde peut utiliser Uber en Corée du Sud, à l'exception des Coréens.
12h50 : Bruno Maisonnier, Fondateur d'Aldebaran Robotics vient présenter une technologie " de rupture ".
Nao, est un robot " humanoïde " capable de se déplacer, de discuter, et même de tomber pour mieux se relever. " C'est une véritable évolution de rupture. Concernant les robots, nous en sommes en même point que dans les années 90 avec les téléphones portables ". Mais Bruno Maisonnier en est convaincu, s'agissant de Nao et des robots : " Ca arrive, c'est maintenant, et c'est prêt ".
14h : Les interventions reprennent
Shehzad Daredia est le co-fondateur de Bop.fm. Lancé la semaine dernière, ce portail permet de partager facilement de la musique. Contrairement à de nombreux services musicaux (Deezer, Spotify, etc), nul besoin de se créer un compte, pour écouter un morceau correspondant à un lien Internet. Par exemple, lorsqu'un lien Bop.fm est envoyé via Twitter à un internaute, Bop détecte automatiquement à quelle plateforme musicale est abonné l'internaute ouvrant le lien, afin de lire la musique.
Aussi, Bop.fm permet d'abolir définitivement les problèmes liés à la localité de l'internaute, et des prestations limitées à certains pays.
" Un nouveau morceau de Justin Bieber est sorti il y a quelques jours aux Etats-Unis. Alors qu'il n'est accessible sur Spotify qu'aux USA, en utilisant Bop.fm et tandis que je me trouve en France et qu'il est indisponible dans ce pays, je peux tout de même le lire et l'écouter librement et gratuitement ", explique Shehzad Daredia. Bop.fm vient de signer un partenariat avec Deezer.
Satya Nadella, Vice président Cloud & enterprise Group chez Microsoft, pressenti pour prendre la tête de la société après le départ de Steve Ballmer, actuel CEO de Microsoft.
Morceaux choisis :
- "Dans notre métier, il faut savoir se renouveler et se remettre en question tous les jours".
- "Ce sont les 'datas' qui façonneront le futur du Web".
- [Concernant les récentes affaires d'espionnage de la NSA] : "Les géants du web et les utilisateurs ne pourront être réconciliés que si les utilisateurs font confiance aux technologies et aux sociétés qui les exploitent. Désormais, il est de la responsabilité du gouvernement, et pas uniquement américain, de restaurer ce lien".
15h40 : Tony Conrad, fondateur About.me
About.me possède une histoire bien à elle. Fondée par Tony Conrad en 2009, celui-ci l'a vendu à la société AOL en 2010. Mais en 2013, Tony Conrad la récupère, en rachetant la majorité des parts de l'entreprise. De nouveau à la tête de sa société, Tony Conrad entend la mener au sommet.
About.me est en quelque sorte, un service d'hébergement Web à destination des particuliers, leur permettant de se créer une page Web personnelle regroupant l'ensemble de leur présence sur les réseaux sociaux, et plus généralement, en ligne. Un moyen simple et efficace de reprendre soi-même la main sur sa e-réputation. Et avec 140 millions de profils déjà consultés, About.me a les armes pour séduire.
17h20 : Les enjeux du BitCoin
C'est un sujet devenu incontournable. La monnaie 100% virtuelle et décentralisée, appelée Bitcoin. Elle ne cesse de gagner en popularité, faisant de plus en plus parler d'elle à travers le monde.
" Les gouvernements s'inquiètent des aspects sombres du BitCoin, mais s'intéressent de près à son potentiel de croissance... Même Wall Street commence à s'y intéresser ", note Garrick Hileman, historien de l'Economie à la London School of Economics. Le BitCoin n'est pas la seule monnaie virtuelle, le Web contiendrait une soixantaine de monnaies dématérialisées, mais aucune n'a rencontré jusqu'à présent le succès du BitCoin.
A un point tel que certains n'hésitent désormais plus à spéculer massivement sur l'évolution de cette monnaie, avec en premier lieu, la Chine. Ainsi, il y a deux jours, la banque centrale chinoise (BTC) a lancé un avertissement aux établissements financiers, interdisant toute transaction en Bitcoins, et l'effet sur la monnaie virtuelle a été immédiat. Le Bitcoin a perdu en quelques heures environ 35% de sa valeur. Passant ainsi de 1 150 dollars ( la valeur d'un seul Bitcoin), à 730 dollars.