Convargo : l'algorithme qui bouleverse le fret routier
Publié par Clément Fages le - mis à jour à
Le "BlaBlaCar" du transport routier a séduit les plus grands investisseurs français. Il mise sur la diversité de ses services pour se distinguer dans un secteur en pleine ébullition, qui vise à optimiser le remplissage des camions.
" Entre un quart et un tiers des camions roulent à vide ou sont remplis seulement à moitié ", explique Maxime Legardez, le fondateur de Convargo. " Nous remplaçons des dizaines d'intermédiaires à contacter par fax ou téléphone par une seule interface en ligne. Nous faisons gagner du temps à nos clients, qu'ils aient à gérer l'envoi d'une palette ou d'un camion entier. " Concrètement, la plateforme Convargo met en relation 3 000 entreprises avec la flotte de 40 000 camions de 1 500 transporteurs. " Grâce à notre algorithme, nous calculons le meilleur moment pour optimiser un trajet et obtenir le meilleur prix. Les TPE /PME représentent 90 % de nos clients et économisent entre 20 et 30 % de leurs dépenses annuelles de transport grâce à notre solution. C'est évidemment moins pour les grands groupes, pour qui Convargo reste une solution d'appoint. "
Face à une concurrence qui se renforce (Fretlink vient de lever 6 millions d'euros, contre deux pour Convargo l'été dernier), Maxime Legardez met en avant la diversité de ses services, tout en revendiquant une croissance de 100 % chaque mois. : " Nous gérons le tracking en temps réel, la digitalisation des documents et la facturation. Le service est entièrement gratuit pour les transporteurs, seul l'expéditeur paie une commission qui varie en fonction de la charge et du trajet. " À l'heure où Uber et Amazon lorgnent sur un marché du transport évalué à 300 milliards d'euros en Europe et 43 milliards en France selon Maxime Legardez, et que les camions sans chauffeur sont au bout de la route, le développement est internalisé pour garder un maximum de souplesse. " 50 % de notre budget est investi dans l'amélioration du service et de nos produits, qui doivent répondre aux évolutions du marché pour s'y distinguer. "
C'est en accumulant les expériences entrepreneuriales que Maxime Legardez s'est rapproché de la problématique du transport : " Tirendo, GlassesOnline en Asie du Sud-Est, FoodPanda... Ces expériences m'ont montré combien le transport était difficile à gérer. Quand j'ai vu le peu d'efficience du marché et le rachat de Coyote par UPS pour 1,8 milliard de dollars en 2016, j'ai foncé. " Si les transports de la France à destination des pays voisins existent déjà, Convargo cherche désormais à opérer à partir de ces pays, principalement en Allemagne, en Espagne et en Italie. La start-up peut compter sur les conseils d'investisseurs de renom, comme Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon, Pierre Kosciusko-Morizet, Olivier Mathiot ou encore Roger Crook, l'ex-CEO de DHL : " Ils ont tous monté de grands groupes et ont des conseils sur la façon de gérer notre rapide développement et de traiter avec les spécificités de chaque secteur. Leur principal conseil reste cependant d'avoir des profils complémentaires dans l'équipe et de donner à chacun la liberté de créer. "