Le groupe L'Occitane se retire de la Bourse de Hong-Kong

Reinold Geiger, qui possède déjà 72 % du groupe L'Occitane, a fait une offre de rachat des actions restantes. Cette sortie de la Bourse d'Hong Kong ne devrait pas empêcher l'équipe managériale, qui restera en poste, de poursuivre son activité et ses investissements "pour une croissance durable".

Soutenu par le fonds d'investissement américain Blackstone, l'actionnaire majoritaire a proposé de racheter les parts à 34 dollars de Hong Kong par action, cash, en sans prévoir d'augmenter son offre. En tout, il compte débourser environ 1,7 milliard d'euros pour récupérer les actions qu'il ne détient pas. Cette offre concerne 28 % des parts de L'Occitane. L'opération valoriserait l'entreprise française à 6 milliards d'euros. Sa cotation est par ailleurs suspendue à la bourse d'Hong-Kong depuis le 9 avril, dans l'attente d'un accord.

Se libérer de la pression boursière

Si le groupe veut sortir de la Bourse, c'est principalement pour gagner en flexibilité. En effet, le communiqué de presse publié par l'enseigne précise que ses décisions d'investissements sont entravées par la dynamique industrielle et la pression exercée par le marché. Ainsi, elle veut se libérer des obligations d'informations propres aux sociétés cotées, afin d'investir comme elle l'entend. Mais aussi, pour prendre librement les meilleures décisions en fonction des problématiques rencontrées actuellement sur son marché, comme la concurrence rude des marques chinoises émergentes.

De plus, L'Occitane précise que cette sortie de la bourse permettrait de ne plus avoir à consacrer des ressources commerciales et administratives au maintien de la valeur du cours de son action.

Un changement de cap stratégique à tous les niveaux

Née en 1976 en Alpes-de-Haute-Provence, L'Occitane possède actuellement près de 3 000 points de vente à travers 90 marchés. En 2023, le groupe, qui compte aussi dans son portefeuille les marques Melvita, Erborian et Elemis, a réalisé 2,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour un bénéfice de 118 millions d'euros. En un an, son CA a chuté de près de 50 %, poussant l'entreprise à revoir sa stratégie.

Dans l'Hexagone, cela se traduit par un changement de gouvernance, puisque Julien Schneider rejoint la marque de soins et cosmétiques en tant que directeur général France et membre du comité exécutif. Lors de sa nomination, l'enseigne mentionnait qu'il aurait pour mission d'accompagner L'Occitane en Provence dans sa transformation, tout en valorisant l'expertise de ses laboratoires ainsi que sa fabrication française à base d'ingrédients naturels. Il aura également pour mission d'affirmer la montée en gamme de la marque à la fois en online et offline.